08/10/2020
VIEILLES et VIEUX
« On est passé d'une société de transmission à une société de consommation. Aujourd'hui, ce qu'on nomme le savoir n'a plus guère de sens. Les vieux sont considérés comme n'ayant plus rien à communiquer aux jeunes générations. D'où ce sentiment qu'ils sont "périssables", désemployés d'eux-mêmes, réduits à ce qu'ils sont, ni même à ce qu'ils étaient, mais à une seule et même catégorie : la classe d'âge. »
Laure Adler, La voyageuse de nuit,
Éd. Grasset, 2020, p. 41.
Les lectures de Roberte Roberte.
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26/09/2020
UN PRÉCIEUX CONSEIL
« Faites comme moi, épousez un archéologue. C'est le seul homme qui vous regardera avec de plus en plus d'intérêt à mesure que passeront les années. »
Agatha Christie
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30/08/2020
VIEUX & VIEILLES
« ⌈...⌉ La manière dont les Ehpad se sont retrouvés démunis face à l'épidémie de Covid-19 nous renvoie avec violence à la manière dont on tente de rendre nos anciens invisibles. Lorsqu'on regarde notre rapport actuel au très grand âge, ce qui ressort avant tout, c'est qu'il convient de cacher les vieux. Parce que les voir nous fait peur. En les rendant invisibles, on rend inexistante notre propre vieillesse, qui arrivera bien assez tôt. Alors on les cache, derrière les murs d'un Ehpad démuni de moyens.
⌈...⌉ Si nous voulons inventer pour demain un autre rapport à la vieillesse, il faut commencer par essayer de considérer les vieux non pas à travers ce qu'ils ont perdu, mais à travers ce qui leur reste. De même, chacun d'entre nous peut regarder sa propre vieillesse de deux manières contradictoires, complémentaires – Edgar Morin dirait : "paradoxales". Ma vieillesse, c'est cette période de ma vie qui me rapproche de ma mort, mais c'est aussi celle qui me sépare encore de ma mort.
⌈...⌉ Avant tout, c'est le regard que nous portons sur les vieux qui doit se transformer. Être vieux n'est en soi ni un défaut, ni une maladie, ni un délit... Demain, je serai un peu plus vieux, et j'aurai peut-être besoin d'être "soutenu" à domicile et non "maintenu" à domicile ! J'aurai besoin d'être "pris en considération", non pas "pris en charge" – je ne suis pas une charge ! J'aurai besoin que l'on "veille" sur moi, pas que l'on me "surveille"... Ça n'a l'air de rien, mais ces mots parlent bien du nécessaire changement de regard qu'il faut opérer sur la vieillesse. C'est à cette condition que les vieux pourront être considérés non comme des objets de soin, mais comme des sujets de droit. Rencontrant des difficultés et des problèmes, mais restant jusqu'au terme de leur existence hommes et femmes. Citoyens à part entière. »
Extraits d'un entretien in Le Monde,
n° 23504, 4 août 2020, p. 24.
Michel Billé, sociologue :
« Quand le Covid-19 sera derrière nous,
je crains qu'on oublie à nouveau les vieux ».
Propos recueillis par Catherine Vincent.
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