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10/03/2020

UN PEU D'HUMOUR...

« François Fillon se prétend féministe,
LOL

Lors de son procès, l'ancien Premier ministre choisit comme ligne de défense d'invoquer le travail invisible des femmes, plus facile à plaider que l'emploi fictif.

Tribune. Le procès actuel de François et Penelope Fillon réserve bien des surprises. Non pas sur le fond, tant le dossier semble accablant pour les deux prévenu-e-s. Mais sur la forme : voilà que François Fillon et ses avocats prétendent que l'ex-Premier ministre serait un grand féministe méconnu, attentif à valoriser le travail invisible des femmes.

Au cours de son procès, François Fillon s'est permis de donner des leçons de féminisme au représentant du parquet, à qui il a reproché d'avoir une « vision très archaïque » du rôle des femmes dans un couple : « Si au moins ce procès permet au procureur de revoir sa vision du rôle social d'une épouse... » (Le Parisien, 3 mars). De quoi s'agit-il ? François Fillon accuse le procureur de ne pas comprendre qu'une épouse de parlementaire fournit tout un travail invisible pour son époux, travail qu'il serait légitime de rémunérer. »

 

in Libération.fr, 6 mars 2020.
Extrait de la Tribune de Sybille Gollac, enseignante-chercheuse,
membre de Sciences populaires, Saint-Denis et
Céline Bessière, professeure à l'Université Paris-Dauphine.

14:46 Publié dans Blog, Lecture, Presse | Lien permanent

08/02/2020

AU CAFÉ AVEC DIEU

« Mais il y avait aussi un conflit permanent : quand j’étais enfant, Jérusalem était une ville mixte. On y trouvait des quartiers arabes, juifs, arméniens, allemands, la colonie américaine, une communauté grecque – c’était l’une des petites cités les plus cosmopolites du monde. En fait, plus qu’une ville, c’était une mosaïque de faubourgs dont un champ ou des terrains vagues délimitaient les frontières. On y priait différemment, on y parlait différemment et on s’y habillait différemment. Et pourtant la communication passait. Dans les années 1940, il y avait certes des tensions mais pas de violence. On considérait autrui comme quantité négligeable. Mais tout le monde partageait la même fièvre messianique secrète. Chacun pensait détenir le véritable héritage de Jérusalem, la vraie religion, la foi authentique. Chacun pensait que Jérusalem lui appartenait et y tolérait à peine la présence des autres. Alors, naturellement, le délire religieux, les crispations interconfessionnelles étaient tels que, à moins de devenir fou, on acquérait un grand sens de l’humour, on apprenait à relativiser, à comprendre que tout le monde avait son histoire qui n’était pas moins valable ni convaincante qu’une autre.

Je me rappelle une blague où l’un des protagonistes est assis dans un café, à Jérusalem – évidemment – à côté d’un vieil homme. Ils engagent la conversation. Il s’avère que le vieillard est Dieu Lui-même. Très bien. D’abord récalcitrant, son interlocuteur finit par se rendre à l’évidence. Il a une question, une question qui ne souffre aucun délai, bien entendu. « Mon cher Dieu, auriez-vous l’amabilité de me dire, une bonne fois pour toutes, qui possède la vraie foi ? Les catholiques romains, les protestants, ou alors les juifs, ou bien encore les musulmans ? Répondez-moi, je vous en prie. » Et Dieu : « À dire vrai, mon fils, je ne suis pas religieux, je ne l’ai jamais été, et la religion ne m’intéresse guère. »

 

Amos Oz, Comment guérir un fanatique,
traduit de l’anglais par Sylvie Cohen,
éditions Arcades, Gallimard, 2008, pp. 16-17,
transcriptions de trois conférences prononcées
en anglais à Tübingen (Allemagne) en janvier 2002.
Premier texte, « Se glisser dans la peau de l’autre ».

 

Les lectures de Roberte Roberte. Rediffusion.

10:53 Publié dans Blog, Lecture, Politique, Religion | Lien permanent

21/01/2020

AH AH LA DACTYLO !

LA MACHINE À ÉCRIRE

« C'est Leslie qui lui a enjoint de s'y exercer : il la teste, il veut voir de quelle vitesse elle est capable, on fait besogne de tout loisir chez les enfants de l'Empire. Elle s'applique, il laisse tomber du bout des lèvres un satisfecit humiliant − c'est mieux que ce que j'escomptais −, elle sourit mais intérieurement décide qu'elle ne touchera plus à ces machines avant d'être émancipée du regard de son père. »

Extrait de Virginia, roman,
Emmanuelle Favier,
Éd. Albin Michel, 2019, p. 153.

Les lectures de Roberte Roberte.

16:08 Publié dans Blog, Lecture | Lien permanent