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20/05/2020

ERRANCE

« Je vis dans une pension potable et, tous les jours, je sors chercher je ne sais quoi, il me sera donc difficile de le trouver ⌈...⌉ »

Luis Sepúlveda,
L'ombre de ce que nous avons été,
Éd. Points,2015, p. 84.

Les lecture de Roberte Roberte.

09:18 Publié dans Blog, Lecture | Lien permanent

08/05/2020

CONFINEMENT

« Sans doute trouverez-vous que j'ai beaucoup tardé à vous donner de mes nouvelles, mais les jours sont si terriblement monotones que la veille se confond avec le lendemain et l'on ne sait plus où l'on est du temps. »

René Crevel, 1934,
cité par Frédérique Roussel,
"Écrivains au sana,
la toux majeure."
Libération n° 12074, 1er avril 2020.

Les lectures de Roberte Roberte.

08:46 Publié dans Blog, Lecture, Presse | Lien permanent

09/04/2020

CONFINÉS DEHORS

« Mais surtout, les derniers traînards restent les sans-abri. Là aussi, le Covid-19 produit sa magie. Soudain, la vaste majorité des SDF parisiens sont des hommes noirs. Révélateur. On peut en déduire que nombre des habitués possèdent quelque vestige de sanctuaire, fût-il théorique. Pas de refuge pour ces débris dormant à la belle étoile. Manifestement sans papiers, ils n'ont plus aucune ressource et souffrent souvent de troubles psychologiques. Ils sont tapis sous les porches, debout, immobiles, guides ravagés de la fin du monde. Ou bien, ils se déploient en traînant les pieds dans les rues adjacentes, en proie à de brusques rages ou à des explosions de chansons grinçantes, facétieuses − de longs chants d'angoisse et de confusion. Triste bande-son pour rues déjà mornes. »

Extrait de "Paris covidisé au printemps",
Robert McLIAM WILSON,
in Charlie Hebdo, n° 1446, 8 avril 2020, p. 15,
traduit de l'anglais par Myriam Anderson.

 

Chez RadicÔlibres, on se souvient du livre de Patrick Declerck, Les Naufragés - avec les clochards de Paris, 2001.
"Les conditions d'hébergement" des SDF qu'on prétendait sauver de la rue par temps de brouillard sont à peine descriptibles (aussi on ne décrira pas : lisez l'ouvrage). On ignore si cela s'est amélioré mais on sait que certains refusent d'être emmenés : où ? Crainte d'être renvoyés illico au pays, crainte de quitter un bout de trottoir conquis de haute lutte et paradoxalement partagé la nuit, en ces circonstances exceptionnelles, avec un ou deux potes de rencontre : on est moins distant actuellement dans ce "milieu". Ils s'endorment dans un nuage de bière (pas de la Corona), se réveillent au coeur de la nuit et s'engueulent et se battent, saouls, fous.
En ces temps de confinement, les passants son rares et peu généreux, préoccupés derrière leurs masques, surtout soucieux d'éviter l'îlot de fringues et de couvertures peu ragoûtant. Les échanges habituels, questions, sourires, recommandations, une pièce de monnaie, appartiennent au temps d'avant.
Des jeunes gens, bénévoles dans des associations ou des envoyés de la Mairie de Paris délivrent quotidiennement de quoi manger, de quoi s'habiller, de quoi se couvrir.
Il ouvre sans avidité le sac de nourriture, mâche lentement le pain. Autour de lui, les pigeons sont contents.

Roberte Roberte.

 

11:26 Publié dans Blog, Lecture, Politique, Presse | Lien permanent