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26/04/2012

VIEILLES PEAUX

« D’ailleurs, c’est toujours les autres qui meurent. » : Épitaphe gravée sur la tombe de Marcel Duchamp.

En vie (mais depuis si longtemps), on pourrait dire : « D’ailleurs, c’est toujours les autres qui sont vieux ». Un troupeau brinquebalant de touristes d’un âge certain nous fait ironiser de la même façon que lorsqu’on avait dix-huit ans et la perspective de la maison de retraite évoque le purgatoire où le silence est pratiqué comme une ascèse, en prévision du mutisme éternel.

« [...] les vieux parlent peu. Être vieux, c’est aussi faire un pas de côté. « La vieillesse se définit aussi par un peu plus de repli sur soi », note le professeur Olivier Saint-Jean. » (1)

Peut-être parce qu’on a conscience de la vanité de toute expression ? Ou parce qu’échanger, oui, mais avec qui ?

Un jour, on s’aperçoit que notre ordinateur ne propose plus de mise à jour des logiciels. Une sorte d’avertissement : il est obsolète. Non qu’il soit totalement hors d’usage mais il n’est apparemment plus assez puissant pour recevoir et s’adapter aux flux nouveaux, à la vie du jour. Pas complètement déconnecté mais en voie de ralentissement. « Il n’est pas si ancien ! », pense-t-on. Si.

Comparaison indigne, sans doute. Mais reconnaissons que l’ancienneté (au travail notamment) n’est plus un atout, que la longévité pose question, d’autant qu’elle progresse. La grande vieillesse semble avoir un poids économique conséquent en ces temps de "crise éternelle". Rassurons-nous :

« Enfin, le coût de la vieillesse. Ces derniers mois, un leitmotiv s’est installé : on va vers une implosion des comptes sociaux, en raison du vieillissement. Il n’en est rien. « Les coûts de la santé induits par le vieillissement ne sont pas si lourds », a expliqué l’économiste Jean de Kervadsoué. Et ce rappel : « Les solidarités individuelles et familiales font beaucoup plus qu’on ne le pense. » (1).

Rappelons aussi que le grand âge est créateur d’emplois. Même si en l’état actuel des choses, il ne s’agit probablement pas de « vocations ».

On a gardé pour la fin ces interventions que les vieux à venir pourraient bien méditer :

« Personnalité historique de la gériatrie, Geneviève Laroque a trouvé les mots justes (2) :

« On a le sentiment que les vieux sont vus comme les membres d’une tribu exotique. Alors que nous, les vieux, nous avons le sentiment de ne pas avoir changé, et d’être toujours ce que nous sommes. »

« La vieillesse a de multiples visages, insiste Véronique Fournier, directrice du Centre d’éthique clinique. Mais c’est d’abord une perception subjective. On ne se sent pas vieux tant que l’on ne souffre pas de vieillesse. »



RadicÔlibres.

 

(1) Cycle de débats mensuels,
organisé depuis octobre par le Centre d’éthique clinique
de l’hôpital Cochin, à Paris, avec Libération et France Culture.
In Libération, n° 9615, mardi 10 avril 2012, pp. 14-15,
« La vieillesse au-delà des clichés d’un autre âge »,
par Éric FAVEREAU.
(2) C’est nous qui soulignons.

10:58 Publié dans Blog, Lecture, Presse, Vieilles peaux | Lien permanent

04/03/2012

FÊTE DES GRANDS-MÈRES

Mamie j'te dis,

Mamie j'te dis,

Mamie j'te dis,

Mamie j'te dis :

t'es vieille euh,
Mamie !

(J'te dis pas !)


© Roberte Roberte.


12:10 Publié dans Actualité, Blog, Vieilles peaux | Lien permanent

24/02/2012

L'ÂGE DE L'ARTISTE

Petit article (acerbe ?) dans Libération* :

"Le prix Duchamp ne rajeunit pas

Valérie Favre (née en 1959), Bertrand Lamarche (1966), Franck Scurti (1967) et Dewar & Gicquel (1976 et 75) concourent pour la douzième édition du prix Marcel Duchamp, récompensant un artiste contemporain français novateur et qui sera remis lors de la prochaine Fiac."

"Contemporain et novateur", est-ce une question d'âge ? Comme j'aime les calculs, j'ai recherché la moyenne des années cumulées des onze lauréats précédents : soit 38 ans, le plus jeune, 30 ans, le plus âgé, 45. Chez RadicÔlibres, nous considérons cela comme l'adolescence... Le prix MD reste fidèle à son "recrutement".

Trève de plaisanterie, j'espère que le Rimbaud de l'"Art Contemporain", victime d'un hypothétique "plafond vieux", n'échappera cependant pas à la sagacité des sélectionneurs du milieu. Ou qu'il y échappera, car la notion romanesque "d'artiste maudit" ne manque pas de charme.

Force est de constater que les structures susceptibles de reconnaître les artistes ne sont pas très nombreuses. Un prix-unique (du moins sur le plan médiatique)  ne fait pas le Printemps.

Mais qui dira l'âge de l'Artiste ?

Emeline PLANTENPOT.

 

*Libération, n° 9572, lundi 20 février 2012, CULTURE, p. 31.

10:20 Publié dans Actualité, Art, Blog, Vieilles peaux | Lien permanent