VIEILLES PEAUX

Méditons :

 

"LES RETRAITÉS SONT-ILS DES PRIVILÉGIÉS ?"
(En couverture du Parisien, le 16 septembre 2012.)

"Ces retraités qui ruinent la Sécu
Pour expliquer le déficit de la Sécurité sociale, la Cour des comptes
désigne les 15 millions de retraités et leurs avantages. Pas si simple."
(En couverture de Libération, le 14 septembre 2012.)

LES BATTEMENTS CHAOTIQUES DE L'HORLOGE

Nous sommes un peu là pour ça et allons donc vous parler des informations relatives à la vieillesse récemment lues dans Le Monde.

L’éditorial du journal daté du 8 août 2012, nous rappelle que la vie est plus longue mais que la perte d’autonomie menace et qu’en dépit d’évidents progrès, « L’accompagnement logistique, médical, moral et financier du vieillissement reste un défi à relever ».

Éditorial qui nous renvoie en page 7, à l’article de Laetitia Clavreul :

« Les personnes âgées dépendantes prennent trop de médicaments ».

On y apprend ce qu’est un EHPAD : Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).

Une enquête, menée entre 2010 et 2012 auprès de 203 EHPAD en Midi-Pyrénées (dont 85 accompagnés par des gériatres hospitaliers), a permis de déterminer que les résidents prennent près de 8 médicaments chaque jour dont certains pour calmer l’anxiété ou contrôler les troubles du comportement.

Il s’agit de trouver des solutions pour mieux évaluer l’origine des perturbations des patients et d’envisager dans certains cas des alternatives aux médicaments.

Dans le journal daté du 9 août 2012, l’article de Sandrine Cabut, « La piste prometteuse des traitements antiépileptiques pour lutter contre la maladie d’Alzheimer » nous explique que des expériences  en laboratoire ont permis de vérifier que certains médicaments existants pourraient favoriser l’amélioration de la mémoire des victimes de la maladie d’A. Pour l’instant, il s’agit d’une piste (à suivre).

Le Monde des 19 et 20 août, dans un texte signé par Pascale Santi : « Retrouver la mémoire des gestes » nous informe qu’un EHPAD du groupe Medica fait l’expérience de la méthode Montessori avec des malades souffrant d’Alzheimer. Le personnel a été formé et il s’agit clairement de rendre leur dignité à des personnes qui peu à peu retrouvent certains gestes qui furent quotidiens et donc, une relative autonomie. Pour revenir au premier sujet, cette expérience permet d’envisager de réduire la prise de médicaments puisqu’un comportement différent  à l’égard des malades réduit leur agressivité.

Sur la même page, « À l’école de la vie selon Montessori » nous indique que des enfants de cette école rendent régulièrement visite aux personnes âgées d’une autre maison Medica et que ces rencontres sont réciproquement positives.

Le 29 août, le titre de l’article de Caroline Piquet est le suivant : « Le suicide des seniors, un problème de santé publique encore mal pris en compte
Sur les 10.330 suicides enregistrés en France en 2010, près de 2.900 concernaient les plus de 65 ans. Le sentiment de solitude et la précarité sont souvent deux facteurs déterminants. »

On aurait préféré terminer cet inventaire sur une note moins grave mais faut-il se détourner des réalités ?
Rappelons toutefois l'insertion dans ce blog de la remarque suivante : « Les vieux ne veulent pas mourir » (11 octobre 2011, d'après une information parue dans Libération n° 9459).

Les vieux sont des gens comme les autres.

Les lectures de RadicÔlibres.

LA FEMME QUI MARCHE*

On n’échappe pas à l’engourdissement de l’été, aux minces journaux-papier, au « 13 heures » télévisuel qui ronronne : jeux olympiques, Syrie et cruel constat d’impuissance, « chassé-croisé » et résignation bienveillante du vacancier à roues.
Parfois, un fou isolé interrompt les effets de la torpeur : le meurtre et les « faits divers » sont étrangement contagieux...
Rendormez-vous, c’est grande vacance, après tout !

Mais certains ne se résignent guère à cette parenthèse aseptisée. C’est peut-être pour cela que l’on constate subitement la condition faite à la femme qui marche sans autre objectif que d’aller faire ses courses, se rendre au travail, aux cours ou tout bêtement (mais elle abuse !) se promener. Ainsi, le film réalisé par Sofie Peteers, étudiante en cinéma  à Bruxelles, pour son examen de fin d’année, démontre-t-il que la liberté de circuler est fréquemment confisquée à la gent féminine, sauf à supporter d’être constamment abordée et conspuée par de braves guerriers oisifs et oiseux.
« En pleine capitale de l’Europe ! » s’exclame la doxa qui visiblement, fait une découverte.

À ce propos, un film plus ancien existe qui ne manque pas d’humour : « Harcèlement au Liban : Dans la rue, les femmes inversent les rôles », Les aventures de Salwa. La perplexité et la gêne des messieurs font plaisir à voir.

Pour un projet ciné court, on pourrait conseiller aux jeunes femmes de porter des masques de vieilles : en effet, la rideur est assez proche de la hideur : elle fait peur aux plus entreprenants. (Le visage d’Euridice s’est décomposé). Par expérience, on peut vous dire que les vieilles ont enfin la paix. Elles sont plus souvent sollicitées pour « une petite pièce » comme si leurs bajoues pendantes étaient d’inépuisables tirelires.

Comme la femme semble être le sujet de saison, une pensée solidaire pour les Pussy Riot (on en parle aussi à la télé !) dont le procès (il paraît que c’en est un) se tient actuellement à Moscou. Elles risquent sept ans de prison parce qu’elles sont jeunes, pas seulement indignées et qu’elles veulent changer la vie au pays éternel des tsars éternels.

Profitez-en : septembre probablement recouvrira de son « manteau mordoré » ces « commentaires de vacances ».

© Roberte Roberte.

 

* "L'homme qui marche" : un pur, un solitaire, un héros...
"La femme qui marche"... ?