10/03/2010
VIEILLES PEAUX
"Notre vie est si courte, me voici toute vieille. Et j'aimerais
tant être encore de la fête."
Rahel Varnhagen, citée p. 461 par Dominique Bona,
in Clara Malraux, Biographie, Grasset, février 2010.
22:47 Publié dans Blog, Lecture | Lien permanent
01/03/2010
CUVETTE
C'est bientôt le 8 mars, et on ne peut guère manquer de citer ceci :
(Ménage à bord d'un ferry)
"Marilou et moi restons collées l'une contre l'autre, en essayant de ne pas commettre d'impairs. "Vous deux, là, vous allez faire les sanis." C'est le premier mot que j'apprends à bord. Sanis veut dire "sanitaires" qui lui-même signifie "toilettes". Faire les sanis, c'est laver les toilettes, tâche majoritaire à bord et exclusivement féminine. Parfois on dit à un employé homme : "Tu vas faire les sanis", mais ça ne se réalise jamais, c'est forcément pour faire une blague, même avec les fortes têtes ou les souffre-douleur. Les hommes passent l'aspirateur, l'autolaveuse, nettoient les restaurants ou les bars, dressent les couchettes pour les traversées de nuit. Jamais ils ne frottent la cuvette des WC."
Florence Aubenas, "Le quai de Ouistreham",
Éditions de l'Olivier, p. 90.
23:07 Publié dans Blog, Femmes informations, Le travail comme trésor, Lecture | Lien permanent
20/02/2010
BADINTER Elisabeth
Non lecture.
Comme j'ai la chance d'avoir un emploi où le bruit de fond de la radio est formellement déconseillé, je n'ai pas eu à me plaindre des excès largement dénoncés relatifs à la commercialisation médiatique de leurs récents opus par des "philosophes". Bien sûr, j'ai lu la presse et me suis promenée dans l'Internet. Je m'étonne que tout cela produise tant d'échos... En effet, il se trouve que depuis longtemps, je suis vouée sur certains aspects à la plus grossière ignorance : il y a des années, l'omniprésence de Philippe Sollers ou de Jean d'Ormesson dans certaine émission littéraire produisait chez moi une telle allergie que j'ai dû lire seulement deux livres de l'un et pas un de l'autre. J'avoue, pour les mêmes raisons, n'avoir jamais accédé aux écrits de Christine Angot et il y a peu de temps que je me suis résolue à lire (avec beaucoup d'intérêt, c'est vrai) certain ouvrage de Michel Houellebecq.
Sur un plan purement féministe, je ne comprends guère l'intérêt que susciterait le livre d'Elisabeth Badinter. La réalité de la situation des femmes ne se situe pas à mon avis dans les faits (plutôt anodins) dénoncés qui dépendent de leur libre choix (quoi qu'on en dise).
Couches lavables ou pas ? Cuisine bio ou pas ? Je ne suis pas sûre que beaucoup mères "se sentent concernées". La vraie question de l'autonomie se situe dans la création de structures d'accueil des enfants plus souples quant aux horaires et à l'accès à la formation professionnelle (de plus en plus coûteuse). Vous me direz : "Une formation mais pour quels emplois ?". Donc, c'est plutôt le livre de Florence Aubenas* qu'on a envie de lire. La réalité de la vie d'un grand nombre de femmes en France n'est hélas pas une affaire de théorie bourgeoise.
Roberte Roberte.
Le Quai de Ouistreham (Éditions de l'Olivier), 269 pp., 19 euros.
12:13 Publié dans Femmes informations, Lecture | Lien permanent