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10/01/2013

EXILS

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© photo Anna Livia, place de la République, Paris, 31 mars 2012.

Détenue "administrative" (sans que le motif soit précisé et pour des périodes illimitées) en Israël, Hana SHALABI a fait, en 2012, 44 jours de grève de la faim avant d'être exilée à Gaza pour 3 ans. Elle vit habituellement en Cisjordanie (occupée).

La poésie aussi peut être baillonnée et exilée. En France.
En témoigne cet
article  de Claire Guillot, inséré dans Le Monde daté du jeudi 10 janvier, p. 20, dont nous vous communiquons un extrait :

"La Fondation Cartier aime la poésie, mais pas sur Gaza

Lundi 14 janvier, le poète Frank Smith ne lira pas ses textes à la Fondation Cartier, à Paris. Invité à participer à une Soirée Nomade autour de l'écrivain et poète sonore Jérôme Game, il a vu son nom rayé de la liste par les organisateurs du lieu consacré à l'art contemporain. Le problème ? Son texte tourne autour de l'opération "Plomb durci" menée par Israël à Gaza en 2009. "Ce n'est pas un travail militant, insiste l'écrivain. Je ne comprends pas leur réaction."

[...]

Au vrai, le conflit israélo-palestinien a déjà fait des dommages collatéraux dans le monde de l'art. En 2010, l'exposition du photographe Kai Wiedenhofer au Musée d'art moderne à Paris, sur le même sujet, avait été temporairement fermée à la suite de pressions pro-israéliennes. En 2011, à Lausanne, l'entreprise Lacoste a exclu une photographe palestinienne des finalistes de son prix. En 2013, la Fondation Cartier a-t-elle voulu éviter une nouvelle polémique ?
Impossible de le savoir. Les questions du Monde sont restées sans réponse. Frank Smith, lui, a programmé à la même heure et à la même date, une "contre-lecture" au Point Ephémère, dans le 19e arrondissement*."

RadicÔlibres.

 

*14 janvier 2013, 21 heures, entrée libre.

27/10/2012

AMOUR, de Michael Haneke

(La mort des vieux n’est pas scandaleuse. La tendance serait plutôt de penser que c’est leur longévité qui l’est.)

Il y a ce couple tellement « bien assorti ». Après probablement des décennies de vie commune, chacun est cependant resté soi-même, cela s’entend au phrasé singulier de l’un et de l’autre.

Suite à un accident vasculaire cérébral (AVC) et à une intervention chirurgicale ratée, elle entame le lent chemin qui mène à la mort, avec le déclin progressif de ses facultés physiques puis intellectuelles. Elle lui a fait promettre qu’elle ne retournerait pas à l’hôpital et elle n’y retournera pas.

 

Recevoir ce film quand on est soi-même âgé, c’est en même temps faire face à une perspective envisageable et à des souvenirs jamais vraiment enfouis. On l’admire, lui, qui tient sa promesse et emprunte le même tunnel obscur et sans air. Ce qui pourrait parvenir du dehors est importun. De la déchéance, il veut rester l’unique témoin chaque jour plus fantomatique.

De la maladie et des soins, rien n’est épargné au regardeur qui se souvient avoir, en d’autres temps et pour d’autres liens, fui l’hôpital, coupable, inquiet mais disponible à tout ce qui pourrait le distraire.

Plus tard, dans l’appartement d’où ont disparu les miasmes, leur fille s’assoit dans le fauteuil qu’occupait son père quelque temps auparavant. Elle regarde ce qui l’entoure. Il est bien possible que ce qui l’entoure, sans ses parents, n’existe plus. Leur chapitre est clos.

 

Amour, c’est un vrai film d’amour mais d’un tel réalisme que le spectateur, anéanti, voudrait pouvoir faire fiction comme échappatoire.  Peut-être suffit-il de tirer la porte derrière soi pour aller, vivant parmi les vivants, écouter un Impromptu de Schubert.

© Roberte Roberte.

 

12/08/2012

CHRIS MARKER

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photo Anna Livia, place de la République, Paris, 11 août 2012.