11/03/2020
LE BANC PUBLIC
« Vivrensemble
UNE VIE NORMALE
GÉRARD BIARD
⌈...⌉
La bête envie, anodine de s'asseoir sur un banc public pour lire au soleil, par exemple. Un homme peut le faire sans risque de voir débarquer un gros lourd qui lui demandera ce qu'il fait là-comme-ça-tout-seul et s'il ne veut pas aller boire un verre. Il peut se balader en short moule-burnes sans que personne ne lui dise « tu provoques » ou se retourne sur son passage. Il peut marcher nez au vent en toute insouciance. Il peut se rendre à un entretien d'embauche en étant sûr que l'employeur ne va pas s'interroger sur son désir d'enfants. S'il se met en colère, personne ne va lui demander s'il a ses règles ou s'il est en pleine ménopause. ⌈...⌉ »
in Charlie Hebdo n° 1442,
11 mars 2020, p. 13.
Une réalité à laquelle vous échappez enfin comme vieille. Mais "s'asseoir sur un banc public pour lire au soleil" a pour vous aussi ses inconvénients. Est-ce une rentière qui paresse au soleil ? Lire, n'est-ce pas paresser ? Toute la misère passe que vous ne pouvez guère endiguer... Une pièce pour un sandwich, une cigarette ? L'homme qui s'installe près de vous pour téléphoner et s'exprime sans gêne, d'ailleurs il ne vous a pas vue... Ou la jeune femme et son petit dans la poussette. Elle ne vous voit pas non plus. Elle s'ennuie, elle clope et cause aussi sans fin dans un smartphone qu'elle manipule compulsivement. Quand l'enfant manifeste, elle lui remet la tétine sans bisphénol A dans la bouche... Ou votre jumelle mais en emmerdeuse, qui taillerait bien une bavette sur le mieux avant, les maladies de l'âge, les générations perdues d'aujourd'hui, l'Internet qui envahit la vie...
Finalement, vous trouvez un banc libre : à l'ombre.
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09/03/2020
AINSI SOIT-IL
Tout à coup,
voici la génération qui broyait tout
et traversait la vie avec insolence,
promise à son tour au silence.
Roberte Roberte.
16:01 Publié dans Blog, RadicÔlibres productions | Lien permanent
08/03/2020
LES FEMMES SORTENT DE L'OMBRE
"FÊTÉES" n'est pas le mot qui convient !
Peut-être "RÉVÉLÉES", peut-être "RECONNUES",
peut-être... APERÇUES ?
But "Times are changing", semble-t-il.
© photo Anna Livia, Paris 18e, 24 février 2020.
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