26/08/2018
CLIMAT
« Le Monde :
Le Pommier réédite en septembre "Le Contrat naturel" et, bientôt, "Le Tiers instruit", qui sont sortis pour la première fois il y a presque trente ans. Pour quelles raisons ?Michel Serres :
Mes nouvelles préfaces expliquent que les sciences dures ont changé le monde, mais que les administrateurs ne sont pas instruits des causes. Ceux qui gouvernent commandent un monde qui se transforme pour des raisons qu'ils ignorent. Et cette absence d'instruction savante est vraiment dramatique. Il y a trente ans, on parlait sereinement du monde, aujourd'hui il nous dépasse. Il est donc urgent d'établir un contrat naturel. Or, on ne pourra le faire que si on met les sciences de la vie et de la Terre au programme de Sciences Po et de l'ENA. Imaginez un examen de physique quantique au concours d'entrée de l'ENA, ça révolutionnerait pas mal les choses ! Ça permettrait surtout à ceux qui nous gouvernent de savoir ce que signifie le mot « climat ».
Le Monde n° 22887, daté des 12 et 13 août 2018,
Extrait de L'été des Débats, p. 22.
Michel Serres :
« Ce n'était pas mieux avant,
mais ça pourrait être pire après ! »
Propos recueillis par Nicolas Truong.
Les lectures de Roberte Roberte.
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25/08/2018
PLASTIQUE
On appréciera la robe-sac poubelle pour son prix
modeste, sa sobriété, son chic, son évidente esthétique.
Mais quid du recyclage ?
© photo Anna Livia, Paris 2e, 23 août 2018.
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24/08/2018
COTERIE INTERNATIONALE
Vu hier, sur Arte, "La Ruée vers l'art", documentaire 2013 de Marianne Lamour.
Bien sûr, il y est question des montants faramineux des prix des oeuvres d'artistes souvent découverts, peut-être inspirés, sûrement stimulés puis mis en scène par leurs collectionneurs-mêmes. Les foires ressemblent plus au Bal des vampires qu'à la munificence viscontienne. L'internationalisation de cet art super fait grimper la tension des super-capitalistes qui voient dans ce type d'investissement un moyen de protéger leurs super-fortunes et de commercer dans leur monde avec la compétition pour enjeu majeur.
On imagine que de tels collectionneurs ont déjà prévu de rester, au-delà de la mort, au milieu des oeuvres qu'ils ont tant aimées, là où ils les ont installées. Le problème est certainement de choisir quel artiste reconnaissant sera chargé de l'ultime transformation : ça craint.
On imagine aussi, avec un certain plaisir, qu'un jeune homme fasciné s'arrange pour être convié à toutes les agapes qui accompagnent forcément les manifestations artistiques de renom. Ce jeune homme diffusera sur la Toile le livre où seront décrits avec une certaine ironie, les coutumes et le snobisme d'une société dépassée, ruinée par l'entretien de collections à date de consommation limitée.
Ne pas rire ("Vous n'y comprenez rien !") mais admirer plutôt cette admirable, inextinguible – et désintéressée Foi en l'Art.
© Roberte Roberte.
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