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22/09/2020

RÉAMÉNAGEMENT

Extraits de lettres adressées par Vitalie Rimbaud à sa fille Isabelle :

 

« Charleville, 24 mai 1900.

Ma fille,

Il est tard, sept heures vont sonner, et je suis très fatiguée. Bien sûr, que je ne finirai pas cette lettre.
Hier, à cinq heures du soir, on a exhumé le cercueil de mon pauvre Arthur ; ce cercueil est absolument intact, pas la plus petite déchirure, à peine un tout petit peu noirci, par le contact de la terre. La belle croix dorée qui est dessus, on croirait qu'elle vient d'être faite ; et la plaque sur laquelle est marqué son nom, on croirait qu'elle vient d'être posée ! Les ouvriers qui y travaillaient, et beaucoup de personnes qui viennent voir ce caveau, étaient stupéfaits de voir cette conservation extraordinaire. Maintenant le voilà bien placé ; il durera longtemps, à moins qu'il n'arrive quelque chose d'extraordinaire : Dieu est le Maître. ⌈...⌉ »

 

« Charleville, 1er juin 1900
Jour néfaste.

Ma fille,

J'éprouve une satisfaction intérieure impossible à dire : je sens que j'ai fait la volonté de Dieu.
Le caveau est fait, et bien fait ; mais cependant pas encore tout à fait à mon idée. Ma place est prête, au milieu de mes chers disparus ; mon cercueil sera déposé entre mon bon père et ma chère Vitalie à ma droite, et mon pauvre Arthur à ma gauche. J'ai fait faire deux petits murs en briques sur lesquels sera posé mon cercueil, et j'ai fait attacher au mur une croix et une branche de buis bénit. J'ai fait venir le fossoyeur, et lui ai bien fait voir où je veux être. Il m'a très bien comprise. Tout est en ordre.
Avant de sceller la pierre d'entrée, qu'on appelle porte, et qui a cinquante centimètres carrés, juste pour passer le cercueil, j'ai voulu visiter encore une fois, pour voir s'il ne restait rien à faire. Les ouvriers m'ont fait glisser tout doucement jusqu'au fond du caveau ; les uns me tenaient par les épaules, et les autres par les pieds. Tout est bien : c'est en ce moment que j'ai fait mettre la croix et le buis. La sortie du caveau a été plus difficile, car il est très profond ; mais ces hommes sont très adroits, et m'en ont très bien tirée, mais avec peine.
J'ai fait mon devoir. Mon pauvre Arthur qui ne m'a jamais rien demandé, et qui par son travail, son intelligence, sa bonne conduite, a amassé une fortune, et amassé très honnêtement, il n'a jamais trompé personne ; au contraire, on lui a fait perdre beaucoup , on lui en doit encore ; et le cher enfant était très charitable, cela est bien connu. ⌈...⌉ »

 

in Rimbaud, Oeuvres complètes,
Texte établi et annoté par
Rolland de Renéville et Jules Mouquet,
Bibliothèque nrf de la Pléïade, 1954,
pp. 552 à 554.

 

Après tant d'efforts, comment oserait-on procéder à une nouvelle exhumation ?

Roberte Roberte.

 

07:00 Publié dans Blog, Religion | Lien permanent

21/09/2020

HUMOUR

Il est clair qu'en cette période sinistre, d'aucuns déploient tous leurs efforts pour nous "changer les idées" (seulement les idées). Comment faut-il prendre cette amusante pétition signée par un gratin forcément respectable : "des intellectuels", dit-on. Il s'agirait d'inhumer au Panthéon les dépouilles de Verlaine et Rimbaud. Je ne sais pas vous, mais moi je les entends rire, Rimbaud et Verlaine.

J'entends aussi Brassens, dans la Supplique pour être enterré à la plage de Sète :

« ⌈...⌉
Pauvres rois pharaons, pauvre Napoléon
Pauvres grands disparus gisant au Panthéon
Pauvres cendres de conséquence !
⌈...⌉ »

Aujourd'hui, Verlaine et Rimbaud seraient donc "des cendres de conséquence" ?

Roberte Roberte

 

11:40 Publié dans Blog, Médias | Lien permanent

20/09/2020

TO BE OR NOT TO BE ?

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© photo Anna Livia, Paris 11e, 20 septembre 2020.

18:30 Publié dans Blog, Où se pose le regard | Lien permanent | Tags : art de la rue