01/01/2017
VOICI 2017
19:52 Publié dans Actualité, Blog, RadicÔlibres productions | Lien permanent
24/12/2016
LE RÉVEILLON DE MAMIE
Mamie est comprimée.
Elle avait laissé tomber ses seins depuis…
Noël dernier et les voici broyés
Par des armatures sans pitié :
Elle peine à respirer.
Mamie est serrée.
Elle a échangé son pantalon de jogging
Contre une jupe à la taille trop ajustée.
Sous l’ample chemisier, son ventre
proémine : elle ne peut rien manger.
Mamie a mal aux pieds.
Elle rêve de tennis où vautrer ses orteils,
Ses cors et autres pénibles callosités.
C’est malin,
D’avoir mis des escarpins.
Pas un mot plus haut que l’autre, Mamie !
(Comme c’est étrange.)
« Détends-toi, Mamie, c’est Noël ! »
S’exclament joyeusement les enfants.
© Roberte Roberte.
09:58 Publié dans Blog, RadicÔlibres productions, Vieilles peaux | Lien permanent
17/12/2016
LA FEMME INTERROMPUE ?
Soir de fête. Il y a du bruit joyeux partout. La femme seule dit :
« Salauds ils me déchirent les tympans et je n’ai plus de boules Quiès les deux dernières coincent le timbre du téléphone elles sont complètement dégueux et j’aime encore mieux avoir les oreilles cassées que d’entendre que le téléphone ne sonne pas. »
Imaginez, vous êtes au théâtre. Vous avez une quinte de toux interminable et plus l’angoisse de déranger vous taraude, et plus vous toussez. Il arrive aussi que vous écrasiez un pet et personne ne vous verra rougir. Certains, épuisés par leur journée, s’endorment et ronflotent : un léger coup de coude dans les côtes administré par un voisin agacé règlera le problème. Les manifestations du corps sont parfois difficiles à gérer : on ne peut pas toujours les arrêter, comme on éteindrait un téléphone portable, par exemple.
Il semble, que dans le public, certains redoutent aussi « d’entendre que le téléphone ne sonne pas ». « N’oubliez pas d’éteindre vos portables », recommandation faite au début du spectacle. Les gens sourient d’un air entendu. Et pourtant, en un peu plus d’une heure, ce 13 décembre, j’ai compté sept sonneries, dont trois provenant du même téléphone, à quelques rangs devant moi, ce qui signifie que l’heureux possesseur de l’objet n’avait nullement l’intention de baisser le son ou carrément d’y mettre fin.
Sur scène, La femme rompue* ne se laissa pas interrompre. Suite à une sonnerie ou quelque chose qui y ressemble, elle a dit « merde ». Le public a applaudi. En fait, ce merde est bien dans le texte.
Balasko dit qu’en raison de l’éclairage « elle ne distingue pas le public ». Reste à espérer qu’elle ne l’entende pas.
Ceci dit, allez-y, le texte est tout à fait étonnant et la performance de la comédienne implacable. Si vous avez un voisin ou une voisine qui n’a pas éteint son portable, n’hésitez pas à vous saisir (tranquillement) de la chose et à l’écraser avec vos grosses chaussures d’hiver.
© Roberte Roberte.
*La femme rompue
de Simone de Beauvoir.
Mise en scène Hélène Fillières.
Théâtre des Bouffes du Nord, Paris.
Jusqu'au 31 décembre 2016.
09:41 Publié dans Blog, Cinéma - Théâtre, RadicÔlibres productions | Lien permanent