23/08/2018
HEUREUX LES DOUX
« Je ne pouvais pas me réfugier, comme tant d’autres, dans l’Église et ses mystères. Mes parents rejetaient tous les dogmes. Nous méprisions les jours fériés vantés par les gens qui voulaient être blancs. Nous ne nous levions pas pendant leurs hymnes. On ne s’agenouillait pas devant leur Dieu. Je n’avais donc aucune raison de croire qu’un Dieu empreint de justice était de mon côté. « Heureux les doux, car ils posséderont la terre » ne signifiait rien à mes yeux. Les doux, on les tabassait à West Baltimore, on les piétinait sur Walbrook Junction, on les massacrait sur Park Heights et on les violait dans les douches de la prison municipale. J’avais une compréhension physique du monde. Sa morale était tendue vers le chaos et se terminait dans une caisse en bois. »
TA-NEHISI COATES,
Une colère noire – Lettre à mon fils,
éd. Autrement, 2016, pp. 49-50.
Les lectures de Roberte Roberte.
(Rediffusion).
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