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28/01/2016

"LA FEMME À L'ÉPINGLE"

"Pendant ces deux jours, j'ai revu de très vieux amis que je connais depuis presque vingt ans, une vieille dame charmante, surtout, qui me fascinait quand j'étais petite et qu'elle avait 40 ans : je jugeais merveilleux et très impressionnant d'être une femme de 40 ans - eh bien maintenant que ça m'est arrivé ce n'est ni mieux ni pire qu'un autre âge. Elle en a actuellement 60 et ne m'impressionne plus du tout mais je l'aime énormément. Un couple plus jeune se trouvait avec elle, ses amis et les miens. La jeune femme se remettait à peine d'avoir avalé une épingle ! L'autre jour, en voiture, elle avait une épingle à la bouche, il y a eu une secousse et elle l'a avalée ! Une épingle assez grosse. On l'a emmenée à l'hôpital où elle est restée quatre jours. Grâce aux rayons X on a suivi l'épingle dans son estomac, puis sa lente descente dans l'intestin, et enfin elle est ressortie. Moi j'aurais été terrorisée d'avoir une épingle dans l'estomac, mais elle, non, ce genre d'aventure lui arrive constamment, ce qui est éprouvant pour son pauvre mari."

Simone de Beauvoir, Lettres à Nelson Algren,
Un amour transatlantique, 1947-1964,
Texte établi, traduit de l'anglais et annoté par
Sylvie Le Bon de Beauvoir.
Éd. Gallimard, 1997, p. 40,
 28 juin 1947.

 

Il y a fort longtemps qu'on m'a offert ce livre mais j'étais plutôt rebutée par l'introduction de chaque lettre : "Mon gentil, merveilleux, bien aimé (...)" ; "Mon précieux bien-aimé de Chicago"... un peu comme si je commettais une indiscrétion en lisant. Néanmoins je ne m'en séparai point. En rangeant la bibliothèque, je parcours ce recueil autrement, et ne le quitterai pas, je suppose, avant d'en avoir achevé la lecture.

Roberte Roberte.

Déjà dans ce blog le 18 avril 2011.

09:14 Publié dans Blog, Lecture | Lien permanent

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