Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/09/2018

LES TEMPS QUI COURENT

« […] C'est en connectant la question de la technologie à celle de la vitesse, que Virilio montre comment le destin de l'humanité se trouve de plus en plus lié à la logique belliqueuse du progrès techno-scientifique qui, le plus souvent − au nom de l'"expansion" et de la conquête de l'hégémonie entre Etats ou grands cartels économico-industriels aujourd'hui plus forts que les Etats −, prend l'aspect d'une vraie violence militaire, ou bien d'une guerre sans armes apparentes qui, au nom cette fois de la "primauté" technique, condamne chacun à "suivre" un mouvement de "progrès" qui n'a d'autre finalité que d'être "rapide" et de rendre obsolète "tout ce qu'il y avait avant". Cette "course" à laquelle chacun, par des techniques massives d'advertising, de "notifications" et de persuasion communicationnelle, est sommé de participer, et dont nul ne sait vers quelle arrivée elle se dirige, touche également la sphère politique, laquelle, ne pouvant influer sur la vitesse des métamorphoses technologiques, ne fait que les suivre, cède autrement dit sa souveraineté devant le pouvoir des mégagroupes de l'information et de la communication, et se sépare ainsi des (ou devient étrangère aux) pratiques et des intérêts des citoyens. […] »

Extrait de l'édito de Robert Maggiori,
"Paul Virilio, premier sur la vitesse",
in Libération n° 11604,
mercredi 19 septembre 2018, p. 6.

Paul Virilio (°04/01/1932 - †10/09/2018), Urbaniste et essayiste français.

Les lectures de Roberte Roberte.

07/09/2018

ÉCHANGE DE VUES

cequenousvoyons1-2.jpg

© photo Anna Livia, Seine-St-Denis, 5 septembre 2018.

26/08/2018

CLIMAT

« Le Monde :
Le Pommier réédite en septembre "Le Contrat naturel" et, bientôt, "Le Tiers instruit", qui sont sortis pour la première fois il y a presque trente ans. Pour quelles raisons ?

Michel Serres :
Mes nouvelles préfaces expliquent que les sciences dures ont changé le monde, mais que les administrateurs ne sont pas instruits des causes. Ceux qui gouvernent commandent un monde qui se transforme pour des raisons qu'ils ignorent. Et cette absence d'instruction savante est vraiment dramatique. Il y a trente ans, on parlait sereinement du monde, aujourd'hui il nous dépasse. Il est donc urgent d'établir un contrat naturel. Or, on ne pourra le faire que si on met les sciences de la vie et de la Terre au programme de Sciences Po et de l'ENA. Imaginez un examen de physique quantique au concours d'entrée de l'ENA, ça révolutionnerait pas mal les choses ! Ça permettrait surtout à ceux qui nous gouvernent de savoir ce que signifie le mot « climat ».

 

Le Monde n° 22887, daté des 12 et 13 août 2018,
Extrait de L'été des Débats, p. 22.
Michel Serres :
« Ce n'était pas mieux avant,
mais ça pourrait être pire après ! »
Propos recueillis par Nicolas Truong.

Les lectures de Roberte Roberte.