29/01/2016
ENTRE LES MURS
Gaz aussi au rez-de-chaussée.
© photo Anna Livia, Paris, 13 janvier 2016.
20:02 Publié dans Blog, Où se pose le regard | Lien permanent
28/01/2016
"LA FEMME À L'ÉPINGLE"
"Pendant ces deux jours, j'ai revu de très vieux amis que je connais depuis presque vingt ans, une vieille dame charmante, surtout, qui me fascinait quand j'étais petite et qu'elle avait 40 ans : je jugeais merveilleux et très impressionnant d'être une femme de 40 ans - eh bien maintenant que ça m'est arrivé ce n'est ni mieux ni pire qu'un autre âge. Elle en a actuellement 60 et ne m'impressionne plus du tout mais je l'aime énormément. Un couple plus jeune se trouvait avec elle, ses amis et les miens. La jeune femme se remettait à peine d'avoir avalé une épingle ! L'autre jour, en voiture, elle avait une épingle à la bouche, il y a eu une secousse et elle l'a avalée ! Une épingle assez grosse. On l'a emmenée à l'hôpital où elle est restée quatre jours. Grâce aux rayons X on a suivi l'épingle dans son estomac, puis sa lente descente dans l'intestin, et enfin elle est ressortie. Moi j'aurais été terrorisée d'avoir une épingle dans l'estomac, mais elle, non, ce genre d'aventure lui arrive constamment, ce qui est éprouvant pour son pauvre mari."
Simone de Beauvoir, Lettres à Nelson Algren,
Un amour transatlantique, 1947-1964,
Texte établi, traduit de l'anglais et annoté par
Sylvie Le Bon de Beauvoir.
Éd. Gallimard, 1997, p. 40,
28 juin 1947.
Il y a fort longtemps qu'on m'a offert ce livre mais j'étais plutôt rebutée par l'introduction de chaque lettre : "Mon gentil, merveilleux, bien aimé (...)" ; "Mon précieux bien-aimé de Chicago"... un peu comme si je commettais une indiscrétion en lisant. Néanmoins je ne m'en séparai point. En rangeant la bibliothèque, je parcours ce recueil autrement, et ne le quitterai pas, je suppose, avant d'en avoir achevé la lecture.
Roberte Roberte.
Déjà dans ce blog le 18 avril 2011.
09:14 Publié dans Blog, Lecture | Lien permanent
27/01/2016
CE QUE JE SUIS EN RÉALITÉ DEMEURE INCONNU
Virginia Woolf, LETTRES, 1901-1941.
p. 219
"Madame Labrotte avait une tumeur gigantesque - elle avait consulté tous les médecins de Londres et de Paris - elle est venue à Cassis pour se remettre et, à cinquante ans, a accouché d'un enfant en un quart d'heure."pp. 220-221
"1. La coupe à la garçonne de Virginia la défigure complètement.
2. La coupe de Virginia la change complètement, et à son avantage.
3. La coupe de Virginia passe complètement inaperçue.
Voilà les trois écoles de pensée qui s'affrontent actuellement sur ce grave sujet. J'ai acheté une tresse de cheveux que je fixe avec une épingle. Elle tombe dans la soupe où il faut aller la repêcher avec une fourchette."
Extrait des Lettres à Vita Sackville-West,
Villa Corsica, Cassis, mardi 5 avril 1927.
Virginia Woolf, Ce que je suis en réalité demeure inconnu,
collection POINTS, janvier 2010.
On peut se demander si les écrivains d'aujourd'hui entretiennent avec leurs proches et moins proches une correspondance manuscrite ou dactylographiée qui pourra être ainsi recueillie ? Ou bien les destinataires impriment-ils les mails ? Ou bien qui s'intéressera à la correspondance des écrivains d'aujourd'hui ? Ou bien y a-t-il des écrivains aujourd'hui ? (Rassurons-nous, plus de 600 ouvrages flambant neuf, vont paraître à la rentrée).°
Roberte Roberte.
*Première insertion dans ce blog le 14 août 2010
09:47 Publié dans Blog, Lecture | Lien permanent