Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/10/2018

DU FLÉAU DE LA BALANCE ?

balance.JPG

Extrait de la couverture du Monde/l'époque,
n° 22935, daté des 7 et 8 octobre 2018.

L'article qui suit, de Nicolas Santolaria est à méditer.
Il débute ainsi :

« Dénoncez qui vous voudrez
Cela commençait bien avec #balance ton porc en 2017. Mais, depuis, une multitude de hashtags délateurs ont proliféré sur les réseaux. Agrégeant toutes sortes de causes, du racisme au malaise hospitalier en passant par le voisin malpoli ou le retard du RER B. »

 

J'en extrais deux remarques de Romain Badouard, chercheur en sciences de la communication, auteur de Désenchantement de l'Internet (FYP éditions, 2017) qui me semblent des plus pertinentes :


"Avec le recours aux hashtags sur Twitter, on est moins face à un vrai débat public qu'en présence d'une bataille rangée entre camps irréconciliables. Chacun tente de gagner la guerre de la visibilité en ayant recours si besoin à l'intimidation et au harcèlement. Ces méthodes, qui étaient jusqu'alors celles de l'extrême droite, sont aujourd'hui employées par des individus qui se vivent comme progressistes."*

"À force, ce climat d'indignation généralisée peut s'avérer contre-productif. Cela risque même de générer de l'indifférence, du détachement."

 

Les lectures de Roberte Roberte.
*C'est moi qui souligne.

10:48 Publié dans Blog, Internet, Lecture, Presse | Lien permanent

10/10/2018

OUI, MAIS... FAIRE UN SELFIE AVEC LA JOCONDE...

« Au printemps (1960), elle publie dans Daedalus un article qui fera date sur la crise de la culture (1). Prophétisant une société, qu'on le veuille ou non, de masse, "Society and Culture" s'alarme du devenir de la culture dans un environnement où règnent les lois économiques. À société de masse, culture de masse. Hannah Arendt fait l'historique de la notion même de culture. Par essence, la culture est ce qui perdure. Au fil du temps, cette idée même de permanence attachée à l'oeuvre culturelle se désintègre et la culture, d'atteinte de la perfection, d'approche de la beauté, se transforme pour devenir une valeur marchande comme une autre. Ce processus connut son apogée en Allemagne dès les années 1920. Hannah, dans une démonstration lumineuse et aujourd'hui encore provocatrice, prophétise l'éviction de la culture dans cette nouvelle société qu'on nous annonce. Car la société de masse ne veut pas de la culture mais des loisirs. Dans un pressentiment de notre futur d'une finesse et d'une subtilité exceptionnelles, Hannah théorise ce qui ne fait que commencer : l'éradication pure et simple de la culture, réduite à un ghetto parce que jugée inutile dans le champ social de l'industrialisation des loisirs. Elle met l'accent sur la menace que le besoin de loisirs fait peser sur le monde culturel tout entier et dissèque admirablement le processus par lequel la culture se trouve détruite pour engendrer le loisir. »

1. "Society and Culture", Daedalus, printemps 1960. Cet article donnera son titre à l'ouvrage La Crise de la culture, dont il constitue le chapitre VI, "La crise de la culture. Sa portée sociale et politique", traduit par Barbara Cassin sous la direction de Patrick Lévy, pp. 253-288.

 

in "Dans les pas de Hannah Arendt",
Laure Adler, Gallimard, septembre 2005,
pp. 405-406.

Les lectures de Roberte Roberte.

10:55 Publié dans Art, Blog, Lecture, Philosophie, Politique | Lien permanent

09/10/2018

VIEILLES PEAUX

Lucidité d'un jour :

Se taire,

c'est encore la meilleure façon

de ne pas radoter.

© RadicÔlibres 2009 (rediffusion).