24/02/2013
GROIN DU PARADIS
CANULAR ou du COCHON ?
Il est fréquent, dans une conversation, qu’un intervenant évoque quelqu’un et qu’un autre réponde : « J’en ai entendu parler ». Forcément, aujourd’hui on a entendu parler. Tellement que lorsqu’il s’agit d’un écrivain, par exemple, on ne le lira pas puisque les critiques l’ont si souvent disséqué et que lui-même s’est tant exposé et a tant détaillé son ouvrage sur et dans tous les supports, écrans et ondes disponibles qu’on a l’impression de l’avoir lu.
Un apparent ronronnement « consensuel » (c’est le mot à la mode) circule dans le milieu littéraire et la tentation est sans doute inévitable de jeter un pavé dans la mare. Ainsi donc nous parviennent des échos du livre de Marcela Iacub, « Belle et Bête »(1) avec force brosse à reluire (les soies) dans Libération(2) où ladite intervient chaque samedi sous la forme d’une chronique dont le titre générique est « À contresens », réjouissante provocation qui mène le lecteur/la lectrice a des réflexions tout aussi réjouissantes.
Le livre serait l’histoire du poil à gratter qui rencontre le groin ou réciproquement (mascara-de). On a l’impression (vague) qu’il y aurait une séparation (quasiment religieuse) entre le héros à l’état civil et le héros à l’état de groin. Que ce héros soit désormais célèbre pour de très mauvaises raisons pourrait amener le lecteur/la lectrice à supposer qu’il s’agit de l’enquête poussée d’une journaliste.
On en est là de suppositions qui avouons-le, ne nous « prennent pas la tête » quand on apprend que la papesse de l’autosatisfiction (jamais lue par nous pour les raisons invoquées en introduction de ce texte) « refuse d’être associée à Marcela Iacub » (on ne mélange pas, certes, les cochons avec les serviettes). Heureusement, Le Monde(3) est là pour lui permettre de faire une sérieuse mise au point et Jean-Michel Apathie (qui est-ce ?) prit ailleurs clairement son parti.
En outre, dans un article titré « Prêts à tout ? » (même quotidien, même page) plusieurs femmes appartenant au milieu de la presse et de l’édition protestent contre le livre de M. Iacub et sa célébration. Voici leur conclusion : « Sommes-nous prêts à vivre dans un monde où la prostitution morale, la vulgarité, le lynchage public, le profit deviennent des valeurs centrales ? ».
Le lecteur/la lectrice : crétin/crétine ?
Comme tout cela désigne la tristesse et l’ennui ambiants, les réseaux et les copinages. Optons finalement pour une flânerie dans les librairies où demeure (osons le croire) une certaine sincérité.
1. Marcela Iacub, Belle et Bête, éd. Stock, à paraître le 28/02/13.
2. Libération, vendredi 22 février 2013.
3. Le Monde, daté des dimanche 24 et lundi 25 février 2013.
11:18 Publié dans Blog, Lecture, Presse | Lien permanent
23/02/2013
LES SOUVENIRS DE ROBERTE ROBERTE
Du temps que j'étais Jeannette
blottie en l'ombre austère des rideaux à cornettes
un chien noir qu'on appelait Satan
gambadait dans les murs du couvent.
(déjà inséré dans ce blog le 1er février 2009).
10:45 Publié dans Blog, RadicÔlibres productions, Religion | Lien permanent
22/02/2013
ET TOUTES CES OEUVRES PERDUES !
« Quand j’étais jeune, on m’a raconté qu’après ma mort, à mon arrivée au Ciel, les anges me conduiraient à un immense musée rempli de tableaux que je n’aurais jamais vus de mon vivant, des tableaux créés par tous les spermatozoïdes artistiques que j’aurais gaspillés dans ma vie. Puis les anges me feraient entrer dans une grande bibliothèque de livres que je n’aurais jamais lus, écrits par tous les spermatozoïdes littéraires que j’aurais gaspillés dans ma vie. Ensuite, les anges m’emmèneraient dans une vaste maison de prières où se presseraient des centaines de milliers de juifs en train de prier et d’étudier, juifs qui seraient venus au monde si je ne les avais pas tués, gaspillés, épongés avec une chaussette sale au cours de ma répugnante et inutile existence. [...] ».
Shalom Auslander,
La lamentation du prépuce,p. 13,
10/18, domaine étranger.
La pénible relation que Shalom Auslander entretient avec Dieu est pleinement justifiée par une enfance et une adolescence engoncées dans l'enseignement strict d'une religion. Qu'il s'agisse de cette religion ou d'une autre, on n'est pas sans se souvenir du poids et des conséquences du "péché" et l'empreinte en surgit parfois même si, contrairement à l'auteur, on a cessé de croire.
On se demandait ailleurs, dans ce blog, quelle lecture, après Joseph Anton(1), ne serait pas insignifiante. Eh bien, celle-là précisément qui ne manque pas de pertinence, d'impertinence et de truculence. D'autre part, son auteur vient d'écrire un roman : "L'Espoir, cette tragédie"(2) : à suivre.
1. Joseph Anton,
une autobiographie de Salman Rushdie,
"Feux croisés", éd. Plon, 2012.
2. Shalom Auslander,
traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Bernard Cohen,
éd. Belfond.
Roberte Roberte.
12:10 Publié dans Art, Blog, Lecture, Religion | Lien permanent