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22/02/2013

ET TOUTES CES OEUVRES PERDUES !

« Quand j’étais jeune, on m’a raconté qu’après ma mort, à mon arrivée au Ciel, les anges me conduiraient à un immense musée rempli de tableaux que je n’aurais jamais vus de mon vivant, des tableaux créés par tous les spermatozoïdes artistiques que j’aurais gaspillés dans ma vie. Puis les anges me feraient entrer dans une grande bibliothèque de livres que je n’aurais jamais lus, écrits par tous les spermatozoïdes littéraires que j’aurais gaspillés dans ma vie. Ensuite, les anges m’emmèneraient dans une vaste maison de prières où se presseraient des centaines de milliers de juifs en train de prier et d’étudier, juifs qui seraient venus au monde si je ne les avais pas tués, gaspillés, épongés avec une chaussette sale au cours de ma répugnante et inutile existence. [...] ».

Shalom Auslander,
La lamentation du prépuce,p. 13,
10/18, domaine étranger.


La pénible relation que Shalom Auslander entretient avec Dieu est pleinement justifiée par une enfance et une adolescence engoncées dans l'enseignement strict d'une religion. Qu'il s'agisse de cette religion ou d'une autre, on n'est pas sans se souvenir du poids et des conséquences du "péché" et l'empreinte en surgit parfois même si, contrairement à l'auteur, on a cessé de croire.

On se demandait ailleurs, dans ce blog, quelle lecture, après Joseph Anton(1)ne serait pas insignifiante. Eh bien, celle-là précisément qui ne manque pas de pertinence, d'impertinence et de truculence. D'autre part, son auteur vient d'écrire un roman : "L'Espoir, cette tragédie"(2) : à suivre.

1. Joseph Anton,
une autobiographie de Salman Rushdie,
"Feux croisés", éd. Plon, 2012. 

2. Shalom Auslander,
traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Bernard Cohen,
éd. Belfond. 

 

Roberte Roberte.

12:10 Publié dans Art, Blog, Lecture, Religion | Lien permanent

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