17/04/2017
PERPLEXITÉ
« […] je lui parlai un jour de mon cours de théologie et expliquai, pour l’impressionner avec des questions sur lesquelles je me triturais les méninges, que je ne savais pas quoi penser du Saint-Esprit, je ne comprenais pas bien à quoi il servait. Je me mis à réfléchir à haute voix : « Mais qu’est-ce que c’est ? Une entité subordonnée au service à la fois de Dieu et de Jésus, une espèce de messager ? Ou une émanation des deux premières personnes, comme un fluide miraculeux qui viendrait d’eux ? Mais, dans le premier cas de figure, comment est-il possible qu’une entité soit un messager et en même temps fasse tout un avec Dieu et son fils ? […] Par contre, si on regarde le deuxième cas de figure, eh bien, un fluide, la sueur, la voix, ce sont des parties de la personne dont ils émanent : or comment peut-on concevoir le Saint-Esprit séparé de Dieu et de Jésus ? Ou alors le Saint-Esprit est la personne la plus importante, et les autres ne sont que deux de ses modalités : sinon je ne comprends pas à quoi il peut servir. »
Elena Ferrante,
L’amie prodigieuse,
éd. Folio 2017, pp. 336-337.
Les lectures de Roberte Roberte.
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