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17/06/2015

MEDIAPART, ONFRAY et les VIEUX

À propos de l'Université populaire de Caen, une enquête* insérée dans Mediapart et dans Le Crieur précise de quels ingrédients est formé le public :

« Reste que le public est très majoritairement composé de retraités. Le cours de philosophie d’Onfray dans l’amphithéâtre du Centre dramatique national d’Hérouville-Saint-Clair, en périphérie de Caen, se tient devant un océan de calvities, de teintures et de cheveux blancs. À laisser traîner ses oreilles dans la queue qui se forme avant l’ouverture des lieux, on entend parler croisières sur le Douro, travaux dans la résidence secondaire, week-ends au Mont-Saint-Michel, héritages et successions compliquées. Un public pas vraiment populaire, donc, ce qu’a confirmé la seule enquête sociologique menée, sur un petit échantillon de 200 participants réguliers. Si on lui en fait la remarque, Onfray objecte qu’il ne faut pas confondre populaire et prolétarien. Reconnaissons que le public des universités alternatives, qu’elles se nomment du « tiers-temps », du « temps libre » ou « populaire » (la remarque vaut aussi pour les cours du Collège de France) est partout majoritairement composé de retraités de professions intellectuelles. »

 

Quelle découverte ! Le continent vieux est tellement redoutable et inenvisageable qu'il faut se garder de voir qu'il y a encore des morceaux de vie dedans. L'appétit de savoir est d'autant plus prégnant qu'enfin le temps existe à lui consacrer, sans culpabilité, avec une sorte d'urgence à découvrir ce dont pour une raison ou une autre, on fut privé.

Nous n'avons pas, chez RadicÔlibres, une passion pour Michel Onfray. On lui trouve même, parfois, des accents de Eve Ruggieri raconte... "Il ne faudrait pas qu'il s'attaque à Victor Hugo", se dit-on. En tant qu'apprenties du savoir, on peut préférer lire Roudinesco quand il s'agit de Freud (toutefois, on ignore toujours ses conclusions quant au sexe des anguilles ?) et lire Claude Lanzmann s'il s'agit d'évoquer Beauvoir et Sartre. Mais, direz-vous, ni Roudinesco ni Lanzmann ne sont des philosophes. Il ne faut pas nier que Michel Onfray aiguillonne une curiosité qui ne demande que ça et il arrive, dans le début d'une soirée d'été à l'écoute de France-Culture, qu'on se laisse happer par son enthousiasme.

Donc Michel Onfray écoute parfois aux portes des grandes figures qu'il attaque. D'autres, pour l'attaquer, écoutent aux portes de Michel Onfray et s'introduisent dans la file d'attente de ses "fans" pour constater qu'en plus d'être vieux, ils sont riches et profitent sans gêne de la gratuité des prestations !

Espérons quand même que la philosophie tire son épingle du jeu !

RadicÔlibres.

*"La petite usine de Michel Onfray",
Culture-Idées - Enquête, Mediapart,
par Nicolas Chevassus-Au-Louis, 11/06/15.

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