02/03/2015
HITLER
"En 1925, avec la publication de Mein Kampf, Hitler fixa ses objectifs de haine : les juifs, les marxistes, le traité de Versailles, les races dites inférieures. Et il affirma ses prétentions : devenir le chef d’un nouveau Reich épuré de tous les miasmes d’une prétendue dégénérescence, un chef capable de prendre sa revanche sur les vainqueurs de la Grande Guerre qui avaient humilié l’Allemagne. À cette date, il avait tout de la figure du chef tel que Freud l’avait décrit dans Psychologie des foules et analyse du moi : celui qui n’a besoin d’aimer personne, version ultime de la folie narcissique, du déni de l’altérité et du repli sur soi. Il avait suffi que la situation politique, sociale et économique de l’Europe fût à ce point dégradée – et plus encore celle du monde germanophone – pour que fût possible l’avènement d’une telle personnalité. Freud l’avait pensée de façon abstraite sans imaginer un instant qu’elle pût exister sous les traits de l’homme qui allait s’emparer du pouvoir en Allemagne douze ans plus tard."
Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre,
Elisabeth Roudinesco, éd. du Seuil, p. 427.
Les lectures de Roberte Roberte.
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