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11/11/2012

UNE PLAIE BÉANTE

Extrait du courrier d'un officier à un autre officier.


27 octobre 1914

« Mon cher Camarade,

J’ai reçu hier seulement votre lettre du 17 octobre me demandant des détails sur la mort de votre beau-frère, le Lieutenant R. [...]

Dans la nuit du 3 au 4 octobre, le 1er groupe du 10e d’artillerie venait bivouaquer à Ficheux à 10 Km environ au So d’Arras et la veille au soir le Corps d’Armée avait dû se replier devant des forces supérieures. Le 4 au matin – au moment du lever du jour le groupe fut attaqué par une batterie allemande.

La 4e batterie s’était mise en batterie pendant quelques instants pour répondre à cette batterie, amenait en avant-train pour s’en aller quand le Lieutenant R. a été atteint à la tête d’un gros éclat d’obus qui lui a fait une plaie béante : il est tombé de cheval sur le sol et ne s’est plus relevé. Aucune troupe française ne restant plus sur cette position, son corps est resté sur le terrain. Les positions respectives des forces allemandes et françaises n’ayant pas varié sur ce point depuis cette date, nous n’avons eu aucun renseignement sur ce qu’était advenu son corps. Il a très probablement été enterré à Ficheux par les Allemands.

Le Capitaine M. qui commande la 4e batterie vient justement d’être blessé aujourd’hui et d’être évacué : il ne pourrait d’ailleurs pas vous donner d’autres renseignements que ceux que je viens de vous donner car c’est lui-même qui me les a fournis. Dans tous les cas, le Lieutenant R. a dû être tué sur le coup : c’est au moins la conviction absolue du Capitaine puisqu’il l’a porté comme décédé, bien que matériellement le décès n’ait pas été, en somme, constaté. »


18:09 Publié dans Actualité, Blog, Politique | Lien permanent

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