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10/04/2010

POLOGNE

Ce samedi 10 avril 2010, à midi, dans le train qui me ramenait de province à Paris, j'avais décidé d'insérer dans ce blog un court extrait du livre que je venais de terminer : "Jan Karski, Mon témoignage devant le monde - Histoire d'un État clandestin", Éditions Robert Laffont, 2010. Contrairement aux habitudes de RadicÔlibres, dévoreuses de livres mais pas critiques littéraires, je souhaitais encourager nos visiteuses et visiteurs à lire ce document historique précieux et précis. J'apprends, en arrivant chez moi, l'information suivante :

"L'avion dans lequel se trouvait le président Lech Kaczynski s'est écrasé à l'approche de l'aéroport de Smolensk, dans l'ouest de la Russie. (...) Lech Kaczynski se rendait aux commémorations du massacre de Katyn, où quelque 22 000 officiers polonais avaient été assassinés en 1940 par la police secrète soviétique. C'était la première fois que Moscou invitait un président (polonais) à Katyn (...).

(Ce texte est emprunté à Lepoint.fr dont le titre est "CATASTROPHE AÉRIENNE - REGARDEZ - La Pologne décapitée".)


Serait-ce une raison pour différer l'évocation de Jan Karski (connu notamment par son témoignage dans le film de Claude Lanzmann, Shoah) ? Après débat, nous décidons que non.

"Les femmes étaient parfaitement adaptées au travail clandestin. En dépit de cette opinion universelle que la gent féminine est bavarde et indiscrète, mon expérience personnelle m'a amené à penser que, dans l'ensemble, les femmes sont de meilleures conspiratrices que les hommes. Il y a certaines choses qu'elles ne peuvent faire aussi bien, mais elles compensent cela par les qualités fondamentales du clandestin, qu'elles possèdent au plus haut degré. Elles sont plus promptes à percevoir le danger et moins enclines que les hommes à s'appesantir sur les malheurs. Elles sont incontestablement supérieures dans l'art de passer inaperçues et font montre généralement de plus de prudence, de discrétion et de bon sens. Les hommes ont souvent tendance à exagérer, à bluffer et se refusent à faire face aux réalités. Dans la plupart des cas, ils s'entourent inconsciemment d'une atmosphère de mystère qui, tôt ou tard, leur devient fatale."

Jan KARSKI, op. cit., p. 243.

 

Je sais, qu'à l'analyse, les talents de "conspiratrices", "les qualités fondamentales du clandestin" et "l'art de passer inaperçues" de même "que certaines choses qu'elles ne peuvent faire aussi bien" pourraient donner lieu à bien des commentaires sur la place des femmes dans l'Histoire et la société. Mais ce livre a été écrit en 1944, Jan Karski y évoque d'importantes figures féminines de la Résistance polonaise et consacre en outre un chapitre de son ouvrage aux "Femmes agents de liaison" dans la Pologne occupée.

L'auteur répète souvent que son pays "n'a pas de chance". Pour en revenir à l'actualité, et à la "Pologne décapitée" quand son Président se rend précisément à Katyn (lieu symbolique d'une précédente mais non accidentelle tragédie) comment ne pas trouver la coïncidence cruelle ?

Roberte Roberte.

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