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14/03/2019

VIEILLE PEAU

P1000836_2.JPGJ'achète (très cher) cet onguent pour le visage de chez (devinez) : eh oui ! Donc, j'ai renoncé à ma visite annuelle à l'esthéticienne. Mais voilà qu'elle me propose une remise intéressante sur le "SOIN". Comme mon nez disparaît sous les comédons (que j'ai depuis longtemps renoncé à extirper), comme l'hiver n'en finit pas, je rêve de beauté autant que d'autres de gagner au loto. Alors, j'y vais. Je veux un soin "liftant" (évidemment), des bretelles à bajoues, en quelque sorte.
L'esthéticienne (catastrophée, après consultation de "ma fiche") : "Mais votre peau s'est très abîmée, depuis... 2007."
C'est un véritable choc et je ne trouve rien à dire.
L'esthéticienne : "Le soin que vous avez choisi ne convient pas, il faut quelque chose de plus doux."
Moi : "Je vous fais confiance."
L'esthéticienne : "Vous ne serez pas déçue."
D'abord, supplice de l'extraction des points noirs. Puis, après application d'onguents divers et manipulations faciales, voici mon visage aussi préservé que celui d'une momie : des ouvertures ont cependant été pratiquées dans la gaze pour voir et respirer. Une musique d'ascenseur m'est soudain dispensée sans que je sois consultée, la lumière s'éteint et me voici seule dans la cellule.
Une perfide voix intérieure me murmure : "Qu'as-tu fait de ta peau ? Qu'as-tu fait de ta peau ?"
A vrai dire, j'étouffe et grande est la tentation d'arracher le masque et de prendre la fuite.
Soudain, j'ai la vision de ce qui va survenir : dans le miroir, le visage d'une écorchée. Ma peau, ma vieille peau, n'y résistera pas ! L'irruption de la professionnelle en "SOIN" interrompt le délire. Me voici délivrée et "la peau douce" dit-elle. Pour sûr !
Je paye et sors à la hâte. "Il faudrait que j'arrête de fumer" pense-je en allumant machinalement une cigarette.

Roberte Roberte.

Rediffusion d'un texte du 13 mars 2010.
(Neuf ans après, évidemment, c'est bien pire !)

 

22:54 Publié dans Blog | Lien permanent

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