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RadicÔlibres est un blog de vieillissantes qui existent encore, écrivent, dessinent, peignent, font de la musique, de la photo, de la maille audacieuse, du crochet tendance, plein de "cinéma", etc.
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Comment je sais que je suis vieille :

D’un point de vue anecdotique (on s'y limite), ça peut se présenter ainsi :
Dans les transports en commun (de grosses bouffées d'intolérance) :

• Un jeune homme m’a cédé sa place.
• Personne ne me cède sa place.
• A celui ou à celle qui téléphone à côté de moi avec une indécence tranquille, j’ai envie de demander : « Ça ne vous dérange pas que je lise ? ».
• Je déteste l’encombrement maximal de la poussette d’aujourd’hui, genre « pousse-toi d’là que je m’y mette ». Mais j’ai un faible pour le minuscule individu qui est vautré dedans même si sa génitrice semble dire : « Hors de Sa vue, sorcière ! ».

Physiquement :

• J’ai des poches sous les yeux, les joues qui pendent et un cou de gallinacé.
• J’ai toujours sur moi une pince à épiler pour chasser le poil intempestif : qu’il émerge du nez, ourdisse l’ombre d’une moustache ou se rebelle au menton.
• À la parfumerie, on m’offre spontanément des échantillons « anti- relâchement ».
• Je suis bonne pour le casting de Groland.
• Ma descendance me regarde de haut.

Moralement :

• Mes vieux copains et mes vieilles copines me manquent, je les ai perdus au fil du temps et je le regrette.
• De plus en plus, je hais la télévision : vulgarité, connivence et condescendance.
• Je n’ai pas contribué à « changer le monde ».
• Je n’ai plus d’idée sur tout et peu m’importe de caser celles qui subsistent.
• La Politique me dégoûte.
• Je n’ai pas fait vœu de Silence mais le Silence s’est emparé de moi :
  cependant, je n'ai pas dit mon dernier mot.

Roberte Roberte