18/03/2012
LA GAZELLE et le 4x4
"22e ÉDITION DU RALLYE AÏCHA DES GAZELLES DU MAROC
Munies de cartes et de boussoles, 301 concurrentes, issues de vingt-deux pays, se retrouveront demain dans les jardins du Trocadéro (16e) pour prendre le départ de la 22e édition du Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc. Les cent cinquante véhicules tout-terrain prendront la route pour gagner le Sahara marocain pour une course 100 % féminine de 1500 km.
Parmi les gazelles qui s'apprêtent à relever le défi, au volant d'un 4x4, d'un quad ou d'un camion (...).
(...)
Un engagement solidaire
Plus qu'une compétition automobile, le Rallye s'inscrit également dans une démarche écologique et citoyenne depuis sa création, en 1990. Des sacs en coton seront ainsi distribués cette année dans les écoles afin de sensibiliser les enfants à l'environnement. Une caravane médicalisée suivra le convoi pour prodiguer ses soins aux habitants sous le regard du mannequin Adriana Karembeu, engagée auprès de l'association Coeur de Gazelles. "Il ne s'agit pas d'un terrain de jeu ou de vitesse, c'est un rallye où l'on prend le temps de s'arrêter, dans des endroits stratégiques, pour aider la population", explique l'acteur Bruno Solo, parrain de l'édition 2012. L'arrivée du rallye est prévue le 31 mars prochain à Essaouira, la superbe ville située sur la côte atlantique, à l'ouest du Maroc."
"LA COURSE EN CHIFFRES
70 000 litres de carburant seront consommés et 50 tonnes de matériel transportées.
30 tentes seront montées chaque jour nécessitant l'intervention de 90 personnes pendant six heures.
12 000 repas et 35 000 bouteilles d'eau seront distribués pendant le rallye.
13 médecins prescriront aux populations locales 2 500 ordonnances et délivreront 7 500 boîtes de médicaments."
Direct Matin, n° 1051, vendredi 16 mars 2012,
p. 11, "Ile-de-France".
Nous indiquons en rouge un peu de ce qui nous choque.
On pourrait aussi évoquer cette "générosité-prétexte" plutôt répugnante et, pour une fois, une forme "d'égalité homme-femme" qu'on préférerait constater sur bien d'autres plans. Mais les personnes qui visitent ce blog n'ont pas besoin d'une analyse détaillée de ces sujets.
D'autre part, on conseille aux authentiques gazelles de se planquer.
RadicÔlibres.
16:12 Publié dans Actualité, Blog, Presse | Lien permanent
14/03/2012
CYNISME. De la "Dépersonnalisation de certains types de relations".
Ce matin, Philippe MEYER nous communique, sur France-Culture1, la longue liste des métiers officiellement rayés de l’activité professionnelle en France tels « Culottière » ou « Réparateur radio ».
Je pense immédiatement à un article lu hier dans Le Monde2 :
« Les
prodiges
de SophieInfaillible, infatigable et toujours disponible, la secrétaire du futur est un robot virtuel qui sait laisser un message ou organiser une réunion. Ses concepteurs assurent que les assistantes pourront ainsi se consacrer à des tâches plus valorisantes. Sans nier qu’il en résultera de possibles destructions d’emploi. »
Tout est dit. Mais je vais quand même vous faire profiter d’un certain nombre d’extraits de l’article. D’abord le mépris affiché à l’égard de la profession :
« [...] Sophie est un robot virtuel, dont les composantes, au lieu d’être réunies en un seul appareil, sont distribuées à travers le réseau de l’entreprise.
Sophie est une assistante infaillible, infatigable, disponible 24 heures sur 24. Elle ne tombe pas malade, ne prend pas de congés ni de RTT, ne fait pas de fautes d’orthographe, et reste calme en toutes circonstances. Elle parle plusieurs langues et sait faire de la traduction instantanée. Une fois qu’elle a été achetée et installée dans le système informatique de l’entreprise, elle ne coûte rien.
Elle n’est pas encore tout à fait au point, mais elle est en gestation dans les laboratoires de la société française xBrainSoft, basée à Lille. Son directeur, Grégory Renard, prévoit déjà de lui apprendre à gérer les services généraux : [...]. Si un employé a besoin d’une baby-sitter en urgence, elle appellera des personnes susceptibles de le dépanner – sans perdre de temps, car assure Grégory Renard, « elle ne se sentira pas obligée de leur faire la conversation. Il y a une forte demande de dépersonnalisation de certains types de relations ».
Le but déclaré du procédé est évidemment la rentabilité :
« Nous pensons d’abord au bien-être (sic) et à l’efficacité de l’utilisateur final, pas aux intermédiaires. Notre objectif est que nos clients gagnent du temps, et aussi, pourquoi pas, de l’argent. »
[...]
« En attendant, les logiciels de dictée, même quand ils ne sont pas couplés à un système intelligent, commencent à bouleverser l’organisation du travail. Lorsqu’un employé de bureau dicte un texte à son ordinateur, la saisie prend en moyenne trois fois moins de temps que s’il le tape au clavier. La position du corps est moins contrainte, plus reposante, et l’apprentissage quasi nul, puisqu’il suffit de parler de façon naturelle.
Ces systèmes sont déjà implantés chez les médecins et les juristes, qui, depuis des décennies, enregistrent leurs courriers et leurs rapports sur Dictaphone. Désormais, leur secrétaire peut transférer le fichier audio dans une application de reconnaissance vocale, qui le transforme en texte en quelques secondes. Bien entendu, ils peuvent aussi le faire eux-mêmes, en se passant de secrétaire. »
1. La Chronique de Philippe Meyer, France Culture, du lundi au vendredi, un peu avant 8 heures.
2. Le Monde n° 20885, daté du mercredi 14 mars 2012, p. 17, ENQUÊTE, DÉCRYPTAGES, Article de Yves EUDES, « dicté à un logiciel de reconnaissance vocale (sauf les chiffres et les noms propres) ».
Le métier de « Secrétaire » a toujours souffert d’un certain discrédit (chez les titulaires elles-mêmes). Toutefois, au siècle dernier, la secrétaire pouvait échapper à de longues périodes de chômage pourvu qu’elle accepte de dévaloriser ses compétences (car elle en a, oui, oui !).
Après avoir lu cet article, je pense encore à « L’horreur économique » de Viviane Forrester : tout une partie de la Société est évincée de l’emploi (mais tant pis, si c’est pour le « bien-être » de l’autre partie, seule à bénéficier du « progrès »).
Force est de constater, en l'occurrence, qu'il s'agit moins de "libérer la femme" que de "se libérer de la femme".
Peut-être un jour, la baby-sitter dont a besoin l’employé de l’article sera-t-elle aussi un robot ? Un robot féminin, cela va de soi, comme Sophie (Sagesse) ; on pourra la prénommer Constance, Clémence, Patience, Prudence ou Huitmars ? L'usage du prénom, de l'employeur à la salariée, c'est tellement cordial !
Que valent aujourd’hui les relations humaines en regard des objectifs rentabilité et enrichissement ? Que valent d’ailleurs certains humains ?
L'indignation ne suffit pas.
Anna Livia.
10:51 Publié dans Actualité, Blog, Femmes informations, Le travail comme trésor, Presse | Lien permanent
13/03/2012
LES VRAIS ARTISTES
Le 24 février dernier, je me posais dans ce blog la question suivante : "Mais qui dira l'âge de l'Artiste ?". Je lis ce matin dans le métro cet intéressant article qu'il ne me paraît pas utile de commenter : je me suis contentée d'indiquer en italiques rouges les expressions qui me paraissent correspondre aux objectifs de la Mairie du 18e arrondissement de Paris.
Avec toute mon admiration.
Emeline PLANTENPOT.
"MONTMARTRE
LES ARTISTES
SURVEILLÉS
Haut lieu du tourisme parisien, la place du Tertre va être le théâtre d'une suveillance accrue pour distinguer les faux des vrais artistes qui y travaillent. Hier soir, la municipalité du 18e et son maire, Daniel Vaillant (PS), devaient voter une série de mesures visant à mieux encadrer les lieux.
Celles-ci concernent principalement les 298 peintres, caricaturistes et silhouettistes autorisés chaque année à exercer leur activité. Les conditions d'accès à leur place seront plus exigeantes afin d'enrayer un marché parallèle lucratif où des contrefaçons sont écoulées. Déjà, depuis 2010, les artistes ne sont plus choisis en fonction de leur ancienneté, mais de la qualité de leurs oeuvres. Avec le nouveau règlement, "ils devront également en garantir l'authenticité", précise la mairie, qui compte faire disparaître du paysage les faux peintres. Parallèlement, la mairie veut aussi intervenir dans les galeries, les boutiques de souvenirs et auprès des vendeurs à la sauvette qui proposeraient des copies d'oeuvres illégales venues de Chine. L'objectif est de redonner toute leur place aux vrais artistes qui paient une redevance pour obtenir un emplacement officiel d'un mètre carré. Pour les distinguer, ils doivent arborer un badge avec photo. Créé il y a près de trente ans, en 1983, le carré des artistes accueille chaque année entre 8 et 12 millions de touristes en haut de la butte Montrmartre, à deux pas du Sacré-Coeur."
Direct Matin,
n° 1048, mardi 13 mars 2012,
p. 6, Ile-de-France.
12:49 Publié dans Art, Blog, Presse | Lien permanent