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30/03/2012

SÉGUÉLA

"FIN DE PARTIE"


Sa pensée ne portait plus au-delà
du son émis par sa montre de luxe.

Frustré, il décida de mettre en mot
sa grossièreté.

 

© RadicÔlibres.

 

M. SÉGUÉLA a insulté Mme PULVAR (Radio Néo, "Le gros squat", 29 mars 2012).
On n'écrira pas "le mot" qui attire tous les obsédés du Net (ce qui prouve qu'il n'a rien d'anodin) : n'abusons pas du buzz.
Notons que M. SÉGUÉLA s'est excusé.
On pourrait dire : "La vieillesse est un naufrage" (et nous sommes des spécialistes !). Mais alors, il y a longtemps que M. SÉGUÉLA est vieux, non ?

14/03/2012

CYNISME. De la "Dépersonnalisation de certains types de relations".

Ce matin, Philippe MEYER nous communique, sur France-Culture1, la longue liste des  métiers officiellement rayés de l’activité professionnelle en France tels « Culottière » ou « Réparateur radio ».

Je pense immédiatement à un article lu hier dans Le Monde2 :

 

« Les
prodiges
de Sophie

Infaillible, infatigable et toujours disponible, la secrétaire du futur est un robot virtuel qui sait laisser un message ou organiser une réunion. Ses concepteurs assurent que les assistantes pourront ainsi se consacrer à des tâches plus valorisantes. Sans nier qu’il en résultera de possibles destructions d’emploi. »

 

Tout est dit. Mais je vais quand même vous faire profiter d’un certain nombre d’extraits de l’article. D’abord le mépris affiché à l’égard de la profession :

« [...] Sophie est un robot virtuel, dont les composantes, au lieu d’être réunies en un seul appareil, sont distribuées à travers le réseau de l’entreprise.

Sophie est une assistante infaillible, infatigable, disponible 24 heures sur 24. Elle ne tombe pas malade, ne prend pas de congés ni de RTT, ne fait pas de fautes d’orthographe, et reste calme en toutes circonstances. Elle parle plusieurs langues et sait faire de la traduction instantanée. Une fois qu’elle a été achetée et installée dans le système informatique de l’entreprise, elle ne coûte rien.

Elle n’est pas encore tout à fait au point, mais elle est en gestation dans les laboratoires de la société française xBrainSoft, basée à Lille. Son directeur, Grégory Renard, prévoit déjà de lui apprendre à gérer les services généraux : [...]. Si un employé a besoin d’une baby-sitter en urgence, elle appellera des personnes susceptibles de le dépanner – sans perdre de temps, car assure Grégory Renard, « elle ne se sentira pas obligée de leur faire la conversation. Il y a une forte demande de dépersonnalisation de certains types de relations ».

Le but déclaré du procédé est évidemment la rentabilité :

« Nous pensons d’abord au bien-être (sic) et à l’efficacité de l’utilisateur final, pas aux intermédiaires. Notre objectif est que nos clients gagnent du temps, et aussi, pourquoi pas, de l’argent. »

 

[...]

« En attendant, les logiciels de dictée, même quand ils ne sont pas couplés à un système intelligent, commencent à bouleverser l’organisation du travail. Lorsqu’un employé de bureau dicte un texte à son ordinateur, la saisie prend en moyenne trois fois moins de temps que s’il le tape au clavier. La position du corps est moins contrainte, plus reposante, et l’apprentissage quasi nul, puisqu’il suffit de parler de façon naturelle.

Ces systèmes sont déjà implantés chez les médecins et les juristes, qui, depuis des décennies, enregistrent leurs courriers et leurs rapports sur Dictaphone. Désormais, leur secrétaire peut transférer le fichier audio dans une application de reconnaissance vocale, qui le transforme en texte en quelques secondes. Bien entendu, ils peuvent aussi le faire eux-mêmes, en se passant de secrétaire. »

 

1.    La Chronique de Philippe Meyer, France Culture, du lundi au vendredi, un peu avant 8 heures.

2.    Le Monde n° 20885, daté du mercredi 14 mars 2012, p. 17, ENQUÊTE, DÉCRYPTAGES, Article de Yves EUDES, « dicté à un logiciel de reconnaissance vocale (sauf les chiffres et les noms propres) ».

 

 

Le métier de « Secrétaire » a toujours souffert d’un certain discrédit (chez les titulaires elles-mêmes). Toutefois, au siècle dernier, la secrétaire pouvait échapper à de longues périodes de chômage pourvu qu’elle accepte de dévaloriser ses compétences (car elle en a, oui, oui !).

Après avoir lu cet article, je pense encore à « L’horreur économique » de Viviane Forrester : tout une partie de la Société est évincée de l’emploi (mais tant pis, si c’est pour le « bien-être » de l’autre partie, seule à bénéficier du « progrès »).

Force est de constater, en l'occurrence, qu'il s'agit moins de "libérer la femme" que de "se libérer de la femme".

Peut-être un jour, la baby-sitter dont a besoin l’employé de l’article sera-t-elle aussi un robot ? Un robot féminin, cela va de soi, comme Sophie (Sagesse) ; on pourra la prénommer Constance, Clémence, Patience, Prudence ou Huitmars ? L'usage du prénom, de l'employeur à la salariée, c'est tellement cordial !

Que valent aujourd’hui les relations humaines en regard des objectifs rentabilité et enrichissement ? Que valent d’ailleurs certains humains ?

L'indignation ne suffit pas.

Anna Livia.

11/03/2012

CHÔMAGE et FORMATION PROFESSIONNELLE

Je lis dans Le Canard enchaîné, n° 4767 du 7 mars 2012, p. 3, "La Mare aux Canards", un article de Alain Guédé dont le titre est : "Grâce à la formation continue les escrocs apprennent vite".
Titre suffisamment éloquent pour que vous compreniez de quoi il s'agit. Je cite le dernier paragraphe car il me semble qu'on ne peut parler de formation professionnelle sans évoquer cette situation qui encourage les parasites au détriment des chômeurs ou des actifs qui souhaitent améliorer leur savoir-faire :

"Ouvrir un centre de formation ? Il suffit d'une simple déclaration à la préfecture. Pas besoin de diplôme ni de projet pédagogique. Et seuls les magistrats de la Cour des comptes ou des tribunaux peuvent plonger dans les papiers de quelques dizaines de milliers d'organismes qui ont vissé le mot "formation" sur leur porte. Mais, ça, c'est quand l'affaire tourne mal.
Et, en attendant, les faux formateurs pètent la forme."

Au moment où l'un des candidats à la Présidence de la République veut initier un référendum sur les chômeurs, leur formation et leur "placement obligatoire" (bonjour la stigmatisation !), on peut se poser la question de "Qui forme qui, à quel prix et avec quelle efficacité ?". Subidiairement : "Qui contrôle les formateurs ?". Questions déjà posées dans ce blog le 22 février 2009 ("Femmes d'appoint") lorsque l'actuel Président avait le projet de réduire le congé parental et de proposer aux mères, des formations professionnelles (rien de cela ne semble s'être réalisé).

Anna Livia.