17/12/2014
QUOI DE NEUF ?
« Charcot partageait avec l’école allemande la doctrine des localisations, et il pensait que la construction de la médecine moderne allait de pair avec l’élaboration d’une classification rigoureuse. Sans adopter le principe du nihilisme*, il ne s’occupait guère de soigner ou de guérir les névroses. Il utilisait l’hypnose, non pas à des fins thérapeutiques, mais pour démontrer la justesse de sa conception de l’hystérie. Cela lui était reproché par son rival de l’école de Nancy, Hippolyte Bernheim.
Il ne fait aucun doute que Charcot apportait une nouvelle conception de l’hystérie. Cependant il ne put effectuer ce geste que parce que l’hystérie était devenue dans toute l’Europe l’expression d’une révolte impuissante des femmes contre un pouvoir patriarcal hanté par le spectre d’une possible féminisation du corps social.1 À Vienne, cette révolte restait confinée dans le cercle des familles bourgeoises. Mais à Paris – ville des émeutes révolutionnaires – elle prenait un tour d’autant plus politique que la médecine d’État se voulait populaire et républicaine. »
Elisabeth Roudinesco,
Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre,
Seuil, septembre 2014, p. 63.
* « Au sein de l’hôpital, les mandarins manifestaient de l’insouciance, voire une belle arrogance, envers les patients. Ainsi s’épanouissait ce « nihilisme thérapeutique » si caractéristique de l’esprit viennois de la seconde moitié du XIXe siècle. Convaincus, à juste titre d’ailleurs, que les maladies faisaient partie de la vie, ses adeptes cherchaient à les comprendre et à les décrire plutôt qu’à les soigner. »
Cf. William Johnston, L’Esprit viennois, Une histoire intellectuelle et sociale, 1848-1938 (1972), Paris, PUF, 1985, pp. 267-283.
Ibid, p. 57.
1. C’est moi qui souligne.
Les lectures de Roberte Roberte.
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16/12/2014
DANS LA COUR
© photo Anna Livia, Paris 20e, 29 septembre 2014.
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15/12/2014
PARLONS VIEUX
« 693 000
C’est le nombre de personnes vivant dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées selon les derniers chiffres de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), fin 2011 (1).
C’est beaucoup, cela augmente, mais cela reste une minorité. Selon la Drees, ce chiffre correspond à une hausse de 5,5 % en cinq ans. Les femmes représentent toujours les trois quarts des résidents, dont l’âge moyen progresse de dix mois par rapport à 2007 pour atteindre 85 ans. L’entrée en institution est, en tout cas, de plus en plus tardive, en moyenne 84 ans et 5 mois. Et les résidents se révèlent plus dépendants en 2011 qu’en 2007. Fin 2011, 22 % d’entre eux – soit
152 600 personnes – souffraient de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée. Environ 238 700 résidents ont quitté un établissement en 2011, deux tiers de ces sorties correspondant à des décès. »
(1) « Études et Résultats », n° 899, décembre 2014.
Libération, n° 10439,
mardi 9 décembre 2014, « VOUS »,
p. 20.
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